Petite nouvelle

Dans une petite ruelle du quartier sombre, un jeune garçon de cinq ans court vers son grand frère. Le visage baigné de larmes, il essaie d’échapper à ses poursuivants plus âgés. Le pull légèrement trop petit qui lui vient de son frère ainé laisse paraître les marques rougies d’une main forte et un peu trop appuyée.

Il avait résisté à la tentation de lâcher l’information que ses brutes lui demandaient. Puis largué tel un coli encombrant, il avait découvert une ruelle sombre et peu avenante.  Puis, elle s’est transformée en un lieu inhospitalier et bien trop sombre. Il avait trébuché en évitant une attaque sournoise venant du démon qui hantait les lieux. Un peu moins souple, il aurait certainement péri. Puis, se relevant, il avait surpris un rire étouffé qui provenait de derrière une pille de conglomérats. Se rire, reconnaissable entre tous, lui donna des ailes. Il se releva sans s’attarder sur la douleur qui lui lançait dans la jambe. Il entama une course effrénée. Il ne voulait pas à nouveau être questionné par ces brutes sans cervelles. Il devait fuir !

Incertain de l’orientation à prendre, il prit à gauche. Pour son plus grand malheur, la rue obliquait pour se finir dans un cul de sac temporaire fait de brique et de broque qui résultait de la mise en place d’un nouveau plancher au deuxième étage d’une maison fraichement acquise.

Ses poursuivants le rattrapèrent quand il frayait un passage parmi les échardes et lattes hérissées. Une main lui attrapa le bras et le maintenait dans un équilibre précaire.

Puis, comme par magie, le démon survola la scène pour s’écraser parmi les décombres. Déstabilisé, l’édifice éphémère s’ébranla et s’affala de manière chaotique. Sans demander leurs restes, les teignes s’éloignèrent du mikado qui changeait de points d’appui tout en évitant soigneusement le courageux fuyard.  Deux ruelles plus loin, il vit son frère et se précipita à sa rencontre pour le prévenir. Les tortionnaires lui emboitèrent le pas et commencèrent à le rattraper.

En voyant cette scène, l’ainé de cinq ans ou plus, garde son calme. D’une lenteur calculée, il prend le sifflet qui pend a son coup. De petit crissement commence à émaner du sifflet lorsqu’il l’amène à sa bouche. Il se baisse et attrape « la canne », enfin, le bout de vois qui lui vient de son père. Bizarrement, il n’avait pas réussit à s’en séparer. A chaque fois qu’il avait essayé, ce dernier, semblait lui apporter bonne fortune.

Les cinq assaillants, armé de leur points, savaient qu’ils allaient avoir un bleu ou deux. Après ces quelques de guerre, le petit insolant sera maitrisé ! Savourant l’instant, ils l’observent, avancent en demi-cercle autour du défenseur avec lenteur et malice. Les secondes s’éternisent. Le temps ralenti. Il semble offrir au défenseur un bouclier temporel afin de lui permettre des mouvements plus précis, souples et ravageurs. Les Précieux centimètres qu’il gagne dans ses mouvements ne seront pas de trop. Oppressé, tendu et étrangement posé, le jeune homme cherche a minimiser le moindre mouvement afin de ne pas se retrouver en fâcheuse posture.

Tel un banc de crabe qui visite une maison de bord de mer, deux démons prennent place en cette arène improvisée. Tout a coup, ils se figent comme paralysés. Observant la scène presque irréelle, ils se retrouvent fasse au trois assaillants qui venait face à l’ainé.  Comme pour ajouter un brin de mystère, les deux démons se mettent, fendoirs en avant, position défensive afin de dissuader toutes manœuvres offensives de ces adversaires impromptus. Tels des fantômes qui défende leur territoire, ils se jaugent, campent sur leur position et attende le signal.

Décontenancé par l’arrivée impromptue de ces stupides bestioles, l’échassier de droite se tord de rire. La situation est risible ! Un abruti muni d’un sifflet qui grince et d’un bout de bois et deux bestioles ressemblant a des scarabées terrorisés. Ce rassemblement improbable est particulièrement fendar. Un coup de bâton vint le cueillir à l’arrière des genoux. Le petit vol improvisé fût écouté par un deuxième coup de bâton en pleine poitrine qui le plaqua au sol. Ce qui lui coupa le souffle et expulsa l’air qui emplissait ses poumons.

L’attaque était lancée. Contrairement à ce que l’on pouvait s’y attendre, il a pris l’initiative du combat. Le mouvement fût si brusque que les assaillants se sont regardé agar. Puis, l’instinct de la masse pris le dessus. L’assaillant de gauche vint s’empaler sur le bâton tandis que les démons repoussent temps bien que mal les trois assaillants frontaux à grand coup de hachoir maladroit.

Deux des trois assaillants perdirent de leur morgue et échangèrent un regard indécis. Les démons sentant la peur gagner leur adversaire avancèrent vers assaillant. Ne demandant pas leurs restes, ils prirent la poudre escampette. Quand au dernier, il recula gentiment en promettant de se venger.

Une fois les attaquants dispersés, le sifflet entama une série de crissements insupportables d’une durée bien trop longue. Les oreilles vous vrillent et la scène disparait le temps de quelques battements de cils pour laisser les deux compères au milieu d’une foule grandissante. Les frères disparurent en quelques secondes au coin d’une rue.